Après la deuxième guerre mondiale, en un temps où prévalait l’oubli du passé, des femmes du camp de Brens ont entretenu leurs souvenirs à travers l’Amicale des Anciennes Internées tout au long de leur existence. Des liens s’étaient créés entre elles et l’ancien résistant Charles Couchet et Christian Bardou. Pour que la mémoire du camp ne s’éteigne pas avec elles, ils ont créé l’Association pour Perpétuer le Souvenir des Internées des Camps de Brens et Rieucros en 1991.
Le souvenir du camp a ainsi été maintenu de 1991 à 1998 à travers la présence de l’APSICBR lors de toutes les commémorations officielles à Gaillac et à Brens mais l’histoire du camp lui-même restait méconnue. Trois historiennes s’y étaient pourtant intéressées : Diana Fabre, Rolande Trempé et Mechtild Gilzmer.
A l’automne 1998, le salon du Livre de Gaillac avait programmé le film de Rolande Trempé Camps de Femmes suivi d’un débat avec la réalisatrice et Monique Lise Cohen ainsi qu’une ancienne internée du camp de Brens, Angelita Bettini del Rio. Son témoignage a bouleversé l’assistance et a été le point de départ d’une nouvelle vie pour l’APSICBR.
L’association, soutenue par la présence charismatique d’Angelita Bettini, devenue présidente, s’est enrichie d’un grand nombre d’adhérents et s’est développée avec de nouveaux partenariats et de multiples actions (conférences-débats, expositions, bulletins périodiques, manifestations culturelles, interventions en milieu scolaire…). Chaque année, l’organisation de la Journée Internationale des Femmes à Gaillac est l’occasion de sortir le camp de Brens de l’oubli auquel l’indifférence et le désintérêt semblaient l’avoir voué.
Angelina Bettini nous a quittés le 9 novembre 2017, sans avoir vu réalisé l’historial que l’association appelle de ses vœux sur le site même du camp de Brens.